Sortie de terrain
Promotion
2025 - 2026
lun 08 . 12 . 25   -  13:00

Réhabilitation de bâti et protection des chauves-souris à Aincourt (Val-d'Oise)

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Le 8 décembre les étudiants de la filière stage/recherche se sont rendus à Aincourt dans le Val d’Oise pour découvrir le projet de réhabilitation de l’ancien sanatorium dont les bâtiments étaient à l’abandon depuis de nombreuses années. 

Cette journée, qui s’inscrit dans le programme des initiations naturalistes proposées dans le cadre de l’enseignement du master, a été conçue et animé par Quentin Rouy, spécialiste national des chauves-souris. A la fois à la tête d’un bureau d’étude et très impliqué dans la vie associative naturaliste d’Ile-de-France, Quentin a été sollicité avec son association Azimut 230 pour l’expertise des populations de chauves-souris vivant dans ces vastes bâtiments laissés aux quatre vents.

Le site était connu depuis plusieurs années comme hébergeant une part significative des populations de Petits rhinolophes vivant en Ile-de-France. A ce titre, la réhabilitation du site pouvait avoir des conséquences très dommageables sur cette espèce. Par ailleurs, les bâtiments sont classés au titre du patrimoine architectural, leur réhabilition doit donc se faire selon des règles très strictes et la supervision des services spécialisés comme l’Architecte des bâtiments de France du Département.

C’est le Groupe François Premier, spécialisé dans la réhabilitation du bâti patrimonial qui porte l’opération. Il s’appuie pour cela sur les compétences de spécialistes dans différents domaines et, notamment, le Bureau d’études Écosphère, pour le volet faune/flore. 

Le Petit rhinolophe, ne pesant que quelques grammes, a élu domicile dans les vides sanitaires des bâtiments qu’il utilise autant en période estivale de reproduction qu’en hiver pour l’hibernation. Ces animaux étant légalement protégés par le droit français, leur protection est impérative et toutes les solutions possibles pour maintenir leurs populations sont nécessaires.

Bureau d’étude et association se sont donc lancés dans une étude approfondie pour comprendre la manière dont ces chiroptères utilisent le site pour se reproduire et se mettre à l'abri. Ces investigations ont permis de mieux comprendre l'utilisation du bâtiment et de mettre en œuvre un certain nombre de mesures destinées à permettre aux animaux de continuer à pouvoir accéder à leur refuge. Les températures des vides sanitaires situées sous les terrasses, elles-mêmes en plein soleil, permettent le maintien d’une douce chaleur appréciée par les chauves-souris et leurs petits lors de la période de mise bas. En hiver, elles se réfugient plus profondément dans le bâti et s'accrochent à l'isolant du plafond profitant de températures plus basses et de l’hygrométrie élevée.

Une construction spéciale a été mise en place à quelques centaines de mètres du bâtiment. Elle permet l'accueil de chauves-souris qui ne trouveraient plus dans le bâtiment principal les conditions propices de leur installation. L'ancien sanatorium et la construction sont reliés par un tunnel souterrain spécifiquement mis en place pour favoriser la circulation des animaux. 

Tous ces dispositifs sont extrêmement novateurs et montrent qu'il est possible de concilier la restauration d'un bâtiment patrimonial d'intérêt historique et architectural et la protection d'une espèce animale protégée et très sensible. 

Quentin Rouy a pu faire profiter aux étudiants de son expérience du terrain et leur montrer plusieurs dispositifs permettant d'étudier ces petits mammifères volants. Un grand merci à lui pour sa disponibilité et sa pédagogie.

 

 

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    sanatorium
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    sanatorium
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